Les pradilhous de la Loubière

« Dans l'air frais du petit matin, la forêt s'éveille doucement aux chants des oiseaux. Sur le chemin, des traces de chevreuils témoignent de leurs récents passages. L'air humide exhale des odeurs de terre et de citron, parfum si caractéristique du sapin, quand, au détour du sentier, posé sur un tronc, j'aperçois un pic noir ! Il tambourine ! Surpris par ma présence, il s'envole dans le vallon de la Loubière... »
Sandrine Forge, Maison de l'Aigoual

Quand l'eau protège et enrichit
Balise n° 1
Cette clairière a abrité un camp de réfugiés harkis. En Lozère, les harkis ont participé à de nombreux travaux forestiers pour le compte de l’Office national des forêts. Ces circonstances expliquent les lettres “ FSIRAN ” (Français de Souche Islamiste Rapatriés d’Afrique du Nord) que l’on trouve parfois gravées dans la pierre. En 1975, avec leur aide, un réservoir d’eau pour assurer la protection de la forêt contre les incendies est aménagé. Rapidement, des plantes colonisent les bordures du bassin et des espèces animales (crapauds, grenouilles, libellules, hérons...) trouvent là un endroit propice à leur installation.

La forêt toujours renouvelée
Balise n° 2
Arbres variés, de tous âges, de toutes tailles : ici, l’homme compose avec la nature ; il laisse se développer certaines espèces et en introduit d’autres de son choix. Ainsi, faisant suite à une première génération d’épicéas (dont il reste quelques traces), de jeunes sapins, hêtres et épicéas ont trouvé naturellement leur place, créant une diversité encore accrue par la plantation de mélèzes. Certains arbrisseaux, comme les mélèzes dont chevreuils et lièvres sont particulièrement friands, sont protégés durant leurs premières années de vie par un filet ou un tube enserrant la base de leur tronc. Cette grande diversité permet de maintenir ou d’accroître la richesse biologique de la forêt.

Renouvellement naturel
Balise n° 3
Autrefois terres agricoles, ces espaces naturellement favorables au hêtre ont été plantés en sapins et en épicéas. Sous ces peuplements d’âge égal où la lumière filtre difficilement, les jeunes semis ont du mal à s’installer. Pour assurer le renouvellement de la forêt, la lumière doit pénétrer entre les arbres par des processus naturels, parfois relayés par les hommes. Naturellement, les arbres vieillissent puis meurent, entraînant la création d’espaces ouverts qui se peuplent peu à peu d’arbustes, d’arbrisseaux puis d’arbres. La forêt met ainsi plusieurs décennies à se réinstaller au cours desquelles diverses espèces animales et végétales se succèdent.

Gestion forestière
Les forestiers peuvent choisir d'abattre tous les arbres d’une génération arrivée à maturité et récolter ainsi une grande quantité de bois. Plusieurs espèces sont alors replantées à leur place. Cette méthode peut permettre le développement d’espèces animales et végétales appréciant les espaces très ouverts. On peut à l'inverse opter pour l'exploitation progressive des arbres après les avoir sélectionné dès leur plus jeune âge. Les trouées sont comblées au fur et à mesure par des semis naturels ou des plantations. Dans ce cas, les efforts de l'homme se conjuguent avec ceux de la nature.

Histoire d'une sapinière
Balise n° 4
Le sapin règne en maître sur ce versant humide qui ne voit que rarement le soleil. Ces grands arbres étirent leurs houppiers jusqu’à parfois trente mètres au-dessus de nos têtes. A la fin du XIXe siècle, les forestiers ont fait le choix du sapin et de l’épicéa pour ces versants exposés au nord, aux sols profonds et frais. Les pins sylvestres et les taillis de hêtres ont constitué l’abri nécessaire à ces essences dans leurs premières années de vie. L’ampleur du chantier a nécessité l’installation d’une pépinière temporaire pour que les plants élevés sur place s’adaptent au mieux aux rudes conditions locales. Les terrasses et la cabane à outils de cette pépinière sont toujours visibles.

Richesses des lisières
Balise n° 5
Puits de lumière au milieu de la forêt, cette clairière, utilisant l’espace de l’ancienne pépinière, respire la fraîcheur. L’homme a fait ici le choix de maintenir une zone ouverte qui ne pourra le rester qu’au prix d’un pâturage régulier. Des brebis passent ainsi plusieurs fois par an, tenant en respect genêts, bruyères. L’agriculteur trouve ici une ressource supplémentaire pour son troupeau tandis que le forestier recherche un intérêt paysager et une meilleure diversité de milieux. Celle-ci est plus riche encore au niveau des lisières grâce à l’installation de certaines essences arbustives (noisetier, sorbier, alisier...) qui fournissent abri et nourriture à de nouvelles espèces animales.

Changement de décor
Balise n° 6
D’un versant à l’autre, du fond de la vallée à la crête, la nature de la roche varie rapidement. Ce changement se répercute sur la composition des sols, sur la végétation et par là-même sur les paysages. On observe, en face, la calotte calcaire occupée par le pin noir d’Autriche adapté à ces endroits secs. Au dessous, la pente schisteuse est propice à l’installation naturelle du hêtre et du pin sylvestre et répond bien aux exigences de l’épicéa planté sur ces sols plus profonds par le forestier.

Maison forestière
Trônant au milieu de la pente, la maison forestière de la Loubière, se distingue difficilement de la végétation. Son occupation la plus ancienne remonte au XIIIe siècle ; elle a abrité la célèbre famille De Ligonnès dont un membre épousa en 1827 Marie-Sophie de Lamartine, sœur de l’illustre poète. Depuis son achat par l’Etat en 1879, cette bâtisse est devenue la résidence privée du garde-forestier chargé de la surveillance de ce secteur.

Mosaïque de milieu
Balise n° 7
Le paysage du vallon se déroule en laissant une place de choix à la sapinière, fleuron de ces lieux. Du haut de son siècle, elle séduit les promeneurs sensibles à sa beauté et à son unité. Aujourd’hui, l’histoire du vallon se poursuit avec une gestion forestière toujours soucieuse de protection et de production mais intégrant aussi de plus en plus la dimension paysagère et l’accueil du public, préoccupations communes de l’Office national des forêts et du Parc national des Cévennes.
Profil altimétrique
Recommandations
À la balise n° 5, des panneaux permettent de reconnaître les principales espèces d’arbres.
Les randonnées équestre et à VTT ne sont pas autorisées ou adaptées sur les sentiers d'interprétation.
Lieux de renseignement
Office de tourisme Coeur de Lozère, Mende
BP 83, place du Foirail, 48000 Mende
https://www.mende-coeur-lozere.fr
mendetourisme@ot-mende.com
04 66 94 00 23
Les relais d'information sont des offices de tourisme ou sites partenaires du Parc national des Cévennes, qui ont pour mission l'information et la sensibilisation sur l'offre de découverte et d'animations ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc.
Ouvert toute l'année (se renseigner pour les jours et horaires d'ouverture en période hivernale)
Office de tourisme Mont- Lozère, Bagnols-les-Bains
avenue de la gare, 48190 Bagnols-les-Bains Mont-Lozere et Goulet
https://www.destination-montlozere.fr/
ot.bagnolslesbains@orange.fr
04 66 47 61 13
Les relais d'information sont des offices de tourisme ou sites partenaires du Parc national des Cévennes, qui ont pour mission l'information et la sensibilisation sur l'offre de découverte et d'animations ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc.
Ouvert de mi-avril à fin septembre
Accès routiers et parkings
CD 41 depuis Lanuéjols, au col de la Loubière faire 1,7 km et prendre la piste à droite, faire environ 400 m pour arriver sur le parking. CD 41 depuis Bagnols-les-Bains, au lieu-dit Le Bouchet – l'Oustal Crémat prendre la piste à gauche
Stationnement :
Source

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