Sentier de Villefort
Le bourg de Villefort, village-rue installé au pied du mont Lozère, est bâti entre schiste et granite le long de la faille géologique orientée nord-sud. Sa situation géographique, le long de l’axe économique et culturel qu’est le chemin de Régordane, a été favorable à son développement au Moyen Âge . Véritable nœud commercial des Cévennes, Villefort connaît un nouvel essor vers 1860, avec la construction de l'une des principales gares de la ligne ferroviaire des Cévennes.
Les 16 patrimoines à découvrir
- Histoire
Origines de Villefort
Au Moyen Âge, Villefort porte le nom de Villa Montisfortis, faisant peut-être référence à une ancienne exploitation agricole romaine. Le bourg est alors dominé par un château dont il ne reste plus rien aujourd'hui. Lieu stratégique de péage, ce castrum garde alors le chemin de Régordane depuis les hauteurs du Collet (sortie sud du bourg).
- Histoire
Chemin de Régordane
Le chemin de Régordane, entre Alès (Gard) et Luc (Lozère), est une partie de l'importante route reliant au Moyen Age le Bas-Languedoc et l’Auvergne, facilitant alors le commerce entre la Méditerranée et une partie des terres du royaume de France. Les muletiers qui l’empruntent, appelés localement Régordans ou Rigourdiers, transportent l'huile, le vin ou le sel. Elle est également le chemin de la foi qui mène les pèlerins appelés Romieux à Saint-Gilles. Elle est délaissée au XIVe siècle avec le développement du port de Marseille et des foires de Lyon. Des ornières laissées par le passage des roues de chars sont encore visibles entre Le Thort et La Molette, au nord de Prévenchères, et près de Saint-André-Capcèze.
- Architecture
Architecture de pierre
L'architecture des anciens édifices de Villefort est caractéristique des villages-rues :
• les maisons aux doubles porches voûtés étaient autrefois des auberges ou des boutiques de commerçants ou d’artisans : l'un des porches servait à stocker les marchandises, l'autre à les exposer ;
• les linteaux sculptés surmontant les entrées de certaines maisons de la rue de l'Eglise ou de la rue de la Bourgade témoignent des activités passées de leurs occupants ;
• des fenêtres à croisées ou à traverses de la Renaissance ornent certaines façades. - Architecture
Dans la rue de l'Église
La mairie est un ancien hôtel particulier du XVe siècle avec son escalier à vis et ses salles voûtées au rez-de-chaussée. Le linteau derrière le portail est le vestige d'une maison fortifiée du village de Bayard, disparu sous les eaux du lac. En face, une fenêtre à croisée ouvragée orne la façade d'une maison du XVIe siècle.
• La plus ancienne maison du village est inscrite au titre des Monuments historiques et datée du XIVe siècle, avec ses fenêtres gothiques et son système de poulie pour monter le fourrage au grenier.
• Un accès voûté à une cour intérieure montre des murs bien appareillés faits de gros blocs datant du Moyen Âge…
• Sur deux linteaux est gravé le monogramme du Christ : IHS, Jesus Hominium Salvator (Jésus sauveur des hommes). L'un des deux est suivi de l'inscription Ave Maria. - Agriculture
Châtaignier
En 1900, la châtaigne est la principale production agricole. Les fruits de « l'arbre à pain » alimentent de nombreuses familles, ainsi que les animaux de la ferme. La castanéiculture occupe toute l’année et plus spécialement au moment de la récolte. Le soir, les cueilleurs se réunissent autour d'une brousillade (châtaignes grillées au feu de bois). Avec le départ d’une partie de la population, beaucoup de châtaigneraies sont abandonnées, d’autres sont abattues pour l’extraction du tanin. Les maladies de l’encre et de l’endothia (ou chancre de l’écorce), provoquées par des champignons, viennent à bout de nombreux arbres. Aujourd’hui, avec la relance amorcée, une « démarche qualité » est en cours pour accompagner les efforts des producteurs de châtaignes des Cévennes.
- Histoire
Organisation du village
Situé à 605 m d'altitude, le village s'est développé le long du chemin de Régordane en une rue unique, constituée par les actuelles rues de l'Eglise et de la Bourgade. Au XIXe siècle, le village est traversé par une route nationale qui forme l'actuelle avenue des Cévennes, devenue l'artère principale de Villefort.
- Histoire
Ligne de train Paris Marseille
À partir de 1865, la compagnie P.L.M (Paris-Lyon-Marseille) met en place la ligne qu'emprunte aujourd’hui le train Le Cévenol reliant Paris à Marseille, via Clermont-Ferrand, Alès et Nîmes. Facteur de désenclavement, elle est un atout pour les villes lozériennes situées sur son passage. De nouveaux métiers apparaissent : employé de la P.L.M (pendant la construction de la ligne), expéditeur de produits locaux ( par exemple, le marron de la vallée de la Borne). Mais la disparition des convois muletiers porte un coup à l’activité économique, notamment aux artisans et aux aubergistes.
- Archéologie
Place de l'Ormeau
Ancienne place du marché de Villefort, la place de l'Ormeau accueillait le marché du Clédou tous les jeudis matin jusque dans les années 1980. Il foisonnait d'odeurs et de couleurs. On y vendait, notamment au XIXe siècle, bétail, viande, légumes, graines et châtaignes. Le tilleul de la place de l'Ormeau a été planté le 11 novembre 1920 comme « arbre de la victoire », pour que les générations suivantes se souviennent de la lutte pour la liberté menée par leurs ancêtres durant la Première Guerre mondiale. La maison Chambon, avec son portail en double arche, porte sur son linteau l'inscription Metre Iehan Martin 1595 encadrée d'un losange et d'un cœur.
- Agriculture
Essor du tourisme
Situé à un kilomètre au nord du bourg, le barrage de Villefort est mis en eau le 14 juillet 1964. Sa construction ouvre une alternative à l’agriculture. Les activités touristiques se développent : pêche, baignade ou sports nautiques. Le tourisme est également basé sur la richesse du patrimoine naturel du canton avec de nombreux itinéraires de randonnée, le canyoning dans les gorges du Chassezac, ou le ski dans les stations du mont Lozère...
- Histoire
Des temps troublés
Villefort a connu les guerres de religion aux XVIe et XVIIe siècles. En 1629, Henri de Rohan fait assiéger la ville. La rue de la Bourgade est incendiée par les Huguenots. Au XVIIe siècle, le bourg est ceint de murailles, qui sont démolies entre 1808 et 1813. Pendant la période révolutionnaire, des blasons rappelant l'Ancien Régime sont martelés, témoignage de la haine envers les seigneurs. Une croix sur la place du Portalet rappelle l’exécution en 1794 d’un prêtre réfractaire de Saint-Frézal-d'Albuges. La Première Guerre mondiale fait de nombreux morts. Pendant la seconde, Villefort est occupé par les Allemands. Cependant, un mouvement de résistance se crée sur le territoire où de nombreux maquis se développent.
- Histoire
Commerçants et artisans
L'artisanat apparaît dès le Moyen Âge. À la fin du XVIIIe siècle débute l’exploitation du minerai de plomb, permettant aux agriculteurs de trouver une autre source de revenus. Une fonderie est construite en amont du village. Un siècle plus tard, l'attrait industriel et urbain entraîne l'exode rural et la baisse des activités artisanales et commerciales.
- Architecture
Rue de la Bourgade
À l'entrée sud de la rue de la Bourgade se trouve la maison natale d'Odilon Barrot (1791-1873), éminent avocat au parlement de Toulouse puis à la cour de cassation, député, président du conseil des ministres… Une plaque a été apposée sur sa façade en 1991. Dans cette rue, on peut également observer deux linteaux datés de 1617 et 1620, et un troisième, sculpté, sur l'une des maisons vers l’avenue de la Gare, indiquant l'atelier d'un forgeron.
- Histoire
Édifices religieux et pèlerinages
La rue de Rome mène jusqu'à la chapelle Saint-Jean ou Gleisetto (petite église). Cette ancienne chapelle romane, devenue lieu d'habitation, accueillait à l’époque médiévale les pèlerins malades ou en quête d’un toit pour la nuit. Une léproserie y était annexée. Plus au nord, la chapelle Saint-Loup-et-Saint-Roch domine le lac. Restaurée à plusieurs reprises, elle a été construite à l’identique d'un édifice roman du XIIe ou XIIIe siècle, au lieu même de refuge d’un ermite qui avait suivi l’exemple de Saint-Loup. Celui-ci est le saint protecteur de la région et Saint-Roch lui est associé depuis la peste de 1720. Deux pèlerinages existent encore : le 29 juillet pour la Saint-Loup et le 16 août pour la Saint-Roch.
- Histoire
Lavoir
Datant du XIXe siècle, ce lavoir en granite comporte deux bassins. Le linge était battu dans le grand bassin à l'aide d'un tapoir, puis rincé dans l'eau pure du petit bassin, alimenté par la rivière. On remarque encore aujourd'hui les traces noires de suie laissées par les feux des fourneaux qui permettaient de faire bouillir l'eau. Ce lieu plein de vie où résonnaient les plaintes et les joies des lavandières a été fréquenté jusqu'aux années 1950.
- Eau
Réseau hydrographique
Venant du mont Lozère, la rivière de la Palhères traverse Villefort. Elle passe sous l'une des doubles arches gothiques inégales du pont Saint-Jean. Ce pont au profil en dos d'âne date du XIVe siècle. Deux ruisseaux coulent au centre du village, à l'emplacement de la place du Bosquet. Leur utilisation comme égout ou latrines les rendant insalubres, ils ont été voûtés par mesure d'hygiène pour créer l'actuelle place du Bosquet et la rue des Jardins. Les travaux ont pris fin en 1934.
- Tradition
Foires de Villefort
Depuis 1511, le marché de Villefort se tient le jeudi matin. Au début du XIXe siècle, jusqu'à quatorze foires s’y succèdent dans l'année. Pour être autorisés à s’y rendre, les enfants doivent aller à la messe à la chapelle Saint-Loup-et-Saint-Roch. La grande réputation de ces foires attire une foule importante. Celle du 14 septembre est l'une des plus impressionnantes, les nombreux bovins encombrant de toute leur masse les places et les rues du village. Villefort est aujourd'hui également animé par ses brocantes et ses marchés artisanaux.
Description
Quelques précisions :
• pour accéder aux panneaux 5 (Organisation du village) et 6 (Ligne de train Paris-Marseille), monter la rue du Chazalet et prendre la première ruelle à droite. Emprunter un petit sentier (GR 44) qui monte sur une cinquantaine de mètres jusqu'au point de vue ;
• pour accéder au panneau 13 (Réseau hydrographique), continuer dans l’impasse du Lavoir et prendre la première rue à gauche qui descend vers la rivière.
- Départ : Pharmacie du centre
- Arrivée : Place du Bosquet
- Communes traversées : Villefort
Météo
Profil altimétrique
Recommandations
Ce sentier comporte quatorze panneaux numérotés.
Lieux de renseignement
Office de tourisme Mont-Lozère, Villefort
43, Place du Bosquet, 48800 Villefort
Les relais d'information sont des offices de tourisme partenaires du Parc national des Cévennes, qui ont pour mission l'information et la sensibilisation sur l'offre de découverte et d'animation ainsi que les règles à adopter en cœur de Parc. Ouvert toute l'année
Transport
- Train ligne Nîmes - Clermont-Ferrand.
- Ligne de bus n°254, Mende - Villefort. Les vélos sont admis
Accès routiers et parkings
Depuis Mende par la D 901, ou depuis Florac par la D998, puis Génolhac par la D 906 jusqu'au centre du village
Stationnement :
Calculateur d'itinéraires liO
Utilisez le calculateur liO pour organiser votre trajet en région Occitanie.
Autres régions
Calculez votre itinéraire en Auvergne Rhône Alpes sur Oùra
Source
Signaler un problème ou une erreur
Vous avez repéré une erreur sur cette page ou constaté un problème lors de votre randonnée, signalez-les nous ici :
À proximité3
- Produits du terroir
- Produits du terroir
- Produits du terroir